Géographie de Kinshasa

En réponse à Boris, qui, lors d’un récent commentaire, demandait “c’est wild comment ?”, quelques éléments de la géographie de Kin :

Comprendre comment s’organise la ville n’est pas chose aisée, d’abord parce que l’agglomération s’étend sur des kilomètres, ensuite parce que la signalisation n’est pas toujours bien présente, enfin parce que beaucoup de noms de lieux, places, avenues ont été rebaptisés selon le “régime” en place.

Officiellement, Kinshasa est divisée en 24 communes (dont la commune de Kinshasa), x districts et y quartiers, mais c’est surtout un inextricable (mais passionnant) mélange de lieu-dits, surnoms, dénominations populaires, etc. Personne ne semble vraiment savoir où commence tel ou tel quartier, pourquoi tel endroit porte tel nom, etc. C’est une mosaïque mystérieuse de noms parfois succulents.  Par exemple, la commune de N’Galiema dont j’ai déjà parlé, comprend plusieurs quartiers, dont Binza, lui-même divisé en Binza Pigeon, Binza Delvaux, Binza Météo  (souvent appelés Pigeon, Delvaux, Météo tout court, mais pas toujours). Par ailleurs, Ma Campagne, un quartier de Binza, est situé à Mont Fleury, à moins que ça ne soit Mont Fleury qui soit inclus dans Ma Campagne, ou que Ma Campagne et Mont Fleury soient deux quartiers distincts… difficile à dire.

Bref, reconnaissons-le : c’est un bin’s. Au final, on a l’habitude de grossièrement diviser la ville en trois parties :

1. “Gombe”,  en réalité la partie ouest de la commune de la Gombe, quartier résidentiel où se situent le palais présidentiel et de nombreuses ambassades (mais pas celle de France).

2. “La ville”, partie est de la Gombe, plus, je crois, une partie de la commune de Kinshasa à proprement parler (vous suivez ?), où se trouvent deux ou trois gratte-ciels, les principaux quartiers commerciaux, les principales banques, le port, la gare centrale, la poste (ou ce qu’il en reste) et l’ambassade de France.

3. “La cité”, heu… tout le reste, soit peut-être 90% de la surface de la ville. A la base, on appelait “Cités” les quartiers nouveaux construits à partir des années 50 pour faire face à l’exode rural, mais finalement le terme est générique pour tout ce qui n’est pas Gombe ou la ville. Ce sont d’immenses étendues d’urbanisation spontanée, des kilomètres de routes défoncées, d’habitat précaire où l’eau et l’électricité sont des options et de petits commerces de rien du tout. A première vue, toutes les rues semblent les mêmes dans la cité. Il y a pourtant des tas de quartiers bien différenciés, et des bâtiments importants : le gigantesque stade des Martyrs, le palais du Peuple (parlement), etc.

Pour conclure, l’endroit où nous habitons se situe en limite de Gombe, dans une sorte de zone mixte (quelques hangars, quelques administrations, quelques commerces, quelques vieux immeubles d’habitations)…. on se déplace très souvent en ville pour faire les courses et quelquefois dans la cité pour boire des coups.

Le stade des Martyrs

Le stade des Martyrs

 

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Une vue typique de la cité

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La ville, depuis le Boulevard du 30-juin.

4 thoughts on “Géographie de Kinshasa

  1. Ah oui, effectivement, wild !

    Et autour de Kinshasa, c’est wild comment ? Vous avez eu le temps de vous ballader dans le pays ?

  2. Pingback: Un festival de CAN « Anne, Vincent et Léopold au Congo

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